mercredi 6 juin 2018

AU-DELÀ DES MURAILLES DE CE MONDE





- Je ne croyais pas que cela finirait de cette manière…

- Finir ?! Non, le voyage ne s’achève pas ici. La mort n’est qu’un autre chemin, qu’il nous faut tous prendre. Le rideau de pluie grisâtre de ce monde s’ouvrira, & tout sera brillant comme l’argent. Alors vous les verrez…

- Quoi, Gandalf ? Voir quoi ?

- Les rivages blancs ; &, au-delà, la lointaine contrée verdoyante sous un fugace lever de soleil…

- Alors, ça ne va pas si mal ?!

- Non… Non,  en effet.

      Ce dialogue entre Gandalf et Pipin, dans le film de Peter Jackson, Le Seigneur des Anneaux, Le Retour du Roi, trouve un écho dans le texte de la chanson du générique de fin, "Vers l'Ouest", publié dans un précédent billet. 
       La cité de Minas Tirith est sur le point de tomber aux mains du Seigneur des Ténèbres, le monde des hommes est sur le point de s'écrouler, tout espoir semble perdu. Gandalf, le plus sage des "Magiciens" (le Olórin du Silmarilion), et Pipin le Hobbit s'apprêtent à lutter jusqu'à la mort ; ce qui, évidemment, effraye le jeune hobbit. Gandalf, qui connaît Valinor, le Royaume Bienheureux au-delà des mers où siègent les "dieux", tente de le rassurer. 
        La mort, thème omniprésent dans le Seigneur des Anneaux.


"La mort, si étrange que cela puisse paraître dans une époque comme la nôtre, qui à la fois l’occulte & la voit reparaître dans des crimes, des catastrophes & des attentats sans nombre, n’est pas le mal absolu. Elle ne le devient que si l’on en est obsédé, & qu’on cherche par tous les moyens à s’en délivrer (L 208). Car nous ne sommes pas faits pour habiter la Terre du Milieu, quel que soit notre attachement à celle-ci, & nous devons apprendre à reconnaître dans la mort un passage. C’est là évidemment un point de vue chrétien qui affleure dans le monde préchrétien du Seigneur des Anneaux."
 
 Irène Fernandez, Et si on parlait du Seigneur des Anneaux, 2002, p.85
(À suivre dans un prochain billet)
 

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