dimanche 31 mai 2015

Marwane Pallas


Animal spirit

The Present

The Descent

The Bath

Déjeuner sur l'herbe

Portrait

Quelques œuvres de Marwane Pallas, jeune artiste français mais aussi étudiant en grande école de commerce...

Pour en savoir plus :

Incapables d'aimer...



"Les hommes ne sont pas naturellement incapables d'aimer ; ils l'apprennent"
 
Matt Bomer, dans "The Normal Heart"
Film de Ryan Murphy, 2014

Sérénité

Faire en sorte que le mental soit calme comme la surface d'un lac, à peine ridée par la brise des événements quotidiens, de façon à refléter le ciel...

samedi 30 mai 2015

Je te dirai les mots


Écoute !

Je te dirai
Les mots les plus beaux
Des mots d'amour que je connais,
Et que jamais je n'oublierai.
Des mots qui t'emmèneront comme un bateau
Jusqu'à la terre,
La terre qui les a inventés.

Écoute !
Je t'appellerai par les noms les plus tendres.
Et ces noms, je les connais.
C'est une chanson
Que tous les amoureux du monde pourront chanter,
Car c'est l'amour,
L'amour qui les a les inventés.

Palikari mou pikro
Agoraki trifero
Ah, kardia mou, i zoï

Oniro, anapnoï

Agapi mou, agapi mou !


Écoute !

Je te dirai :
 Palikari mou : mon gars, ma beauté
Agoraki mou : mon garçon

Matia mou : mes yeux

Zoï mou : ma vie

Oniro, anapnoï : mon rêve, mon souffle

Agapi mou : mon amour, mon amour, mon amour !


Palikari mou pikro

Agoraki trifero

Ah, kardia mou, i zoi

Oniro, anapnoï

Agapi mou, agapi mou, agapi mou

Mon amour


Mélina Mercouri. 
Paroles : Vangélis Papathanassiou et Richelle Dassin
Arrangé et produit par Vangélis Papathanassiou
Photos : Kevin Brindor


vendredi 22 mai 2015

"Mon coeur s'ouvre à ta voix "

Dédié à "celui qui murmure"...



Mon cœur s'ouvre à ta voix comme s'ouvrent les fleurs
Aux baisers de l'aurore.
Mais, ô mon bien-aimé, pour mieux sécher mes pleurs,
Que ta voix parle encore !
Dis-moi qu'à Dalila tu reviens pour jamais !
Redis à ma tendresse
Les serments d'autrefois, ces serments que j'aimais !
Ah ! réponds à ma tendresse !
Verse-moi, verse-moi l'ivresse !
 

Ainsi qu'on voit des blés les épis onduler
Sous la brise légère,
Ainsi frémit mon cœur, prêt à se consoler
À ta voix qui m'est chère.
La flèche est moins rapide à porter le trépas,
Que ne l'est ton amante à voler dans tes bras.
Ah ! réponds à ma tendresse !
Verse-moi, verse-moi l'ivresse !


 Extrait de l'opéra "Samson et Dalila", de Camille Saint-Saëns
Maria Callas, Orchestre National de la Radiodiffusion Française sous la direction de Georges Prêtre, 1961

mardi 19 mai 2015

Sur le jeune Bathylle


                                                           photo Kevin Brindor
 

« Peins-moi mon cher Bathylle comme je vais te le décrire. Que ses cheveux brillants soient noirs à l’intérieur, dorés vers les extrémités : sans liens et sans ordre, que leurs boucles flottent librement ; que son sourcil plus brun qu’un serpent se dessine sur un front jeune et frais comme la rosée ; que son œil soit fier et tendre à la fois, ayant quelque chose de Mars, quelque chose de la belle Cythérée, et vous laissant suspendu entre la crainte et l’espérance ; donne à ses joues de rose le velouté de la pêche et répands sur elles, autant que tu le peux, l’incarnat de la pudeur ; pour la lèvre, je ne sais comment tu pourras la rendre délicate et pleine de persuasion ; enfin que la cire soit éloquente dans son silence.
Voilà son visage. Que son cou d’ivoire soit blanc comme celui d’Adonis ! Qu’il ait la poitrine et les mains de Mercure, les cuisses de Pollux et le ventre de Bacchus ; au-dessus de sa cuisse délicate, de sa cuisse brûlante, peins-nous sa naïve puberté appelant déjà la reine de Paphos.
Mais ton art jaloux nous dissimule le contour de son dos ; cependant il est parfait ! Que te dire de ses pieds ? Prends donc le prix que tu voudras, et de cet Apollon fais Bathylle ; si jamais tu vas à Samos, de Bathylle tu feras Apollon. »


Anacréon, Ode XXIX 
(Traduction par Ernest Falconnet, 1838)

lundi 18 mai 2015

Vous savez...



"Vous savez, dit-il avec un sourire bienveillant, nos actes sont petits, limités. Nous les dépassons toujours. Ce que nous faisons importe, certes, mais en définitive, c’est ce que nous sommes qui compte, parce que c’est ce que nous sommes que Dieu voit surtout. Voulez-vous réfléchir à cela ?

Vous aurez beau faire, personne au monde ne vous aimera comme Dieu vous aime en ce moment."

Julien Green,  Chaque homme dans sa nuit

Aimer, aimer, aimer !


     


     Édith Piaf, à qui une journaliste demandait quel conseil elle donnerait à une femme, répondit : « Aimer ! »
– Et à une jeune fille ?, continua la journaliste.
– Aimer !
– Et à un enfant ?
– Aimer !

      N’est-ce pas une réponse merveilleuse ? J’ai appris dernièrement qu’elle était profondément croyante & priait énormément. Surtout sa « petite sainte Thérèse » qui lui a rendu la vue & qui lui serait même « apparue », encore enfant, l’assurant de son soutien toute sa vie. 

Il y a toutes les pensées dans une âme.

          "...Car rien n'est impossible en moi ; il n'est rien à quoi je n'ai songé au moins une fois. ...En moi, non seulement des amours, mais aussi des haines que personne ne songe à soupçonner : haine de celui qui me fait du bien ; elle jaillit, brusque, au moment-même où je le remercie ; rancune secrète d'une parole trop sincère qui m'a sauvé ; besoin trop ravissant de laisser se perdre celui que j'aime, quand un signe suffirait à l'avertir ; désir de troubler sa paix, simplement parce que je le sens auprès de moi ne pas souffrir ; violents assauts d'égoïsme comme de grandes inspirations cruelles qui tout à coup me font seul au monde, plein d'insulte et de joie ; longue méditation de petites perfidies dont il serait si amusant d'essayer la pointe ; remords de n'avoir pas profité de telle occasion de faire le mal ; calculs si bas qu'il semble que ce soit un autre qui les fasse.
           Et dans mon âme, il y a encore toute la famille des idées ridicules ; elles apparaissent de côté comme des marionnettes ; elles se fichent en travers des grandes pensées, comme dans un vaste spectacle s'installe irrémédiablement le chapeau bossué d'un monsieur qui ne s'aperçoit de rien ; petits souvenirs d'un à-propos stupide, dont on ne peut s'empêcher d'être ravi ; intentions burlesques que l'on retient désespérement au bord de l'acte ; irrésistible envie de donner une chiquenaude derrière l'oreille d'un inconnu trop sérieux.
          L'âme est pleine de parodies et de maléfices ; comme les eaux profondes, elle a ses monstres et ses bouffons."

Jacques Rivière, De la sincérité envers soi-même, Paris, 1925

Jacques Rivière (1886-1925), homme de lettres, directeur de La Nouvelle Revue Française (NRF) de 1919 jusqu'à sa mort, et ami de Henri Alain-Fournier (Le Grand Meaulnes), avec qui il échangea une abondante correspondance avant de devenir son beau-frère.



samedi 16 mai 2015

A Single Man - La peur


Un homme au singulier

George Falconer, professeur d'université, s'adresse à ses étudiants :

"Un étudiant : - Les nazis avaient-ils raison de haïr les juifs ? Huxley est-il antisémite ?
George Falconer : - Non, M. Huxley n'est pas antisémite. Les nazis avaient tort de haïr les juifs. Mais leur haine n'était pas sans cause. Simplement, la cause n'était pas réelle. La cause était imaginaire. La cause, c'était la peur.
            Laissons les juifs de côté un instant. Pensons à une autre minorité ; une qui se fait invisible si nécessaire. Il existe bien des minorités. Les blonds, par exemple ; ceux qui ont des taches de rousseur. Mais une minorité n'est perçue comme telle que lorsqu'elle représente une menace pour la majorité, une menace concrète ou imaginaire. C'est de là que surgit la peur ! Et si la minorité est invisible, la peur n'en est que plus forte. Cette peur déclenche la persécution d'une minorité. Il y a toujours une cause. La cause, c'est la peur. Une minorité, ce ne sont que des gens. Des gens comme nous.
            Je vous perçois un peu largués. Alors voilà... Nous allons laisser M. Huxley aujourd'hui pour parler de la peur. Finalement, la peur est notre véritable ennemie. La peur s'empare de notre monde. Elle est utilisée comme moyen de manipulation dans notre société. Ainsi les politiciens vendent leur camelote ! Ainsi la publicité nous vend ce dont nous n'avons pas besoin !
            Réfléchissez-y. La peur d'être agressé ; que des Communistes soient planqués partout ; qu'un petit pays des Caraïbes qui questionne nos valeurs soit une menace ; que la culture des Noirs domine le monde. La peur des déhanchements d'Elvis Presley ! (cette peur-là est peut-être fondée.) La peur que notre mauvaise haleine éloigne nos amis. Peur de vieillir, de la solitude. Peur d'être vain, que le monde se fiche de ce qu'on a à dire.
(sonnerie)
            Bon week-end !"

Intense amitié

                                                                                                                   photo Giacomo Pavia

Lettre de saint Jérôme à Rufin d'Aquilée

Avant que Rufin d'Aquilée ne devienne le pire ennemi de l'impétueux et passionné Jérôme, il en fut, à l'adolescence et pendant fort longtemps, l'intime et tendre ami, comme en témoigne ce passage épistolaire. Amour et haine, les deux faces d'une même médaille ?


"Oh, si le Seigneur pouvait m'emporter vers toi comme Habacuc vers Daniel, comme mes bras te serreraient sur mon cœur, comme mes lèvres te couvriraient de baisers !Ah, c'est maintenant que je souffre d'être malade ! Autrement, ni les chaleurs de l'été, ni les périls de la mer ne pourraient me retenir ! Avec moins d'ardeur le pilote battu de flots désire le port ! Avec moins d'impatience une mère s'assied sur le rivage et attend venir son fils !

Epist. 1, ad Rufinum

vendredi 15 mai 2015

"Il était plus beau qu'on ne saurait dire,...

     photo Kevin Brindor

...et Aschenbach sentit avec douleur que le langage peut bien célébrer la beauté, mais n'est pas capable de l'exprimer."

Thomas Mann,  La mort à Venise, 1913

Celui dont les yeux...

                                         par Gaetano d'Agata   

                              Celui dont les yeux ont vu la beauté
                               À la mort dès lors est prédestiné.
                                                                         A. v. Platen



lundi 11 mai 2015

Si tu diffères de moi...


Si tu diffères de moi, 
frère,
loin de me léser,
tu m'enrichis.

- Antoine de Saint-Exupéry





L’autre, dans sa différence, est nécessaire pour éprouver l’aloi de mon amour. C’est l’autre qui, par sa différence, me permet de me juger, de jauger la profondeur de mon amour. Puis-je supporter non seulement les défauts –ou ce qui me paraît tel-, mais aussi les vertus de l’autre ?
          Car il existe une charité illusoire, une illusion de l’Amour, plus perverse et atroce que la cruauté elle-même. Ultime perversion du Malin, la plus diaboliquement diabolique, son chef-d’œuvre en quelque sorte. Une fois enferrée sur cet hameçon, l’âme est comme insensibilisée, anesthésiée, & rien -sauf miracle- ne pourra la réveiller. Elle est déjà morte.

Ce n'est pas parce que, dans le brouillard, 
on ne distingue pas la route, 
que la route n'existe pas.

mercredi 6 mai 2015

Chaque homme dans sa nuit

 

Le titre de ce carnet de bord fait référence à une œuvre de Julien Green (Paris, 1950) mettant en scène Wilfred, simple vendeur de chemises dans un grand magasin de New York. Mais en marge de cette existence monotone, il mène une vie de bâton de chaise. Cependant le jeune homme a la foi, et là est son drame : comment concilier la chair et l'esprit ?

Chaque homme dans sa nuit est l'aventure d'une âme qui se cache, se fourvoie et se sauve, une éducation sentimentale où le cœur a le dernier mot, parce que l'amour n'est pas seulement une affaire de lit. À l'arrière plan, il y a les paysages de l'Amérique et la ville, New York, où l'auteur a brouillé les pas de ses souvenirs dans les itinéraires du rêve.

"C'est après avoir écrit le mot fin au bas de la dernière page que je me suis interrogé sur le sens de ce long récit, écrit Julien Green, car il me fallait trouver le titre, que je n'avais pas encore découvert. Un vers de Victor Hugo, dans un poème relu par hasard, me sembla résumer le roman: " Chaque homme dans sa nuit s'en va vers la lumière... ".
 
 
 

Hommage

Hommage à un Garçon de Paille, inspirateur de ce carnet de bord,
poète, photographe et vidéaste de la lumière.
http://www.strawboy.blogspot.fr/

lundi 4 mai 2015


Chaque homme dans sa nuit s'en va vers sa lumière
Victor Hugo Contemplations